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ARSENE-GARNIER-HUGO-VIE-PRIVEE_Page_03.jpg

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Transcription ‘ :.Ei‘u'pectali’ilplugvnrié:;wfolaises at rochersiescarpésp
d 'flhoiymnerdoyunts,3lnndeset hroyeres, nflure sauvage et nature}:
rims“: tout s’yte’noontre; Ce augment petit coin de terre, dont?
onepeut faire‘fetotrn;.en run jour',vrenferme plus de heautés que
, curtains payscélehres. De-méme,sans dépeindre ,ces deux villes,
Saint-Pierro-zPort etLSaint-Sampson, je dais dire que c'est surle’
“intone-dale premiere capitale de l’ile qu’est située, sur le some
not d’une' splendide colline it pente rapide, Hauteville-House. De
dessus '88. Vests plateaforme, on jouit d’une vue magnifique sur les
file‘s nomandes : Serk, Herm et Jéthou 21 l’est ; par des temps
claim, on apercoit distinctementJersey au sud, et au nord Aurigny.
Puis, par une atmosphere exceptionnelle, au nord est-est, les antes
de France, si chéres A l’exilé... Abrégeons cette topographie et
pénétrons religieusement dans cette féerique et poétique demeure
at saloons le poéte des poétes.
Cette Mansion, extérieurement d’aspect austere, est, sur la rue
Hauteville, précédée d’une petite cour dallée ct assombrie par
denx quercua ilex et un lauruatz'nus dont les feuilles, toujoure vertes,
l’ombrggont continuellement. Un large perron conduit 51' une
gentle—ports cintrée, peinte en vert foncé; au-dessus de cette
mm. on lettres pen apparentes, éclairées par ces vieux carreaux
homes 1}!“ leur donnent une teinte (Strange, on lit : Hauteville—
House. Ouvrir'eette porte, c'est feuilleter le plus magnifique et le
plus artistique dos poemes qu’un homme do gout ait pu réver.
Quand on est entré, pour la premiere fois, dans le Vestibule de
gotta maison enchanteresse, dont la demi-obscurité reppelle la
tointe des eaux-fortes, on se trouve soudainement impressionné et
fra'ppééie la magnificence des basreliefs dorés et points, qui re—
présentent des sujets tirés de Notre—Dame-de—Paria, at of) on at 121.
oer inscriptions sont gravéos : Aime et croz‘s, mange, marche et prie;
et encore cette parole que la. bouche du poéte disait si bien : AVE 1...
Be 121, on longeant ce vestibule, décoré des deux cotés et méme
an plafond supérieur des plus beaux morceaux, pour ne pas dire
chefs-d’oeuvre de céramique, on arrive, en traversant un petit coin
de jardin, pavé avec du granit du pays, dans un salon, appelé le
salon de Tapz'sserie. C’était lo que tout visiteur admis a voir le
maitre était introduit en attendant sou urrivée. J’y entrai, accom-
pagné de notre ami commuu, M. Ilennet de Kesler, le dernier et le
plus dévoué des compagnous d'exil du grand proscrit. Admirateur
~5—
passionné de cet'homme géant, comma souvent ilil’appelnit, oomme
lui, i1 avnit refuse 1e benefice de l’amnlstie impérmle et 11 étolt resté.
it Guernesey oi: il habitait a proximlté de Hautewlle-House. .
M. Hennet de‘Keslor, gentilhomme de naissanoe 9!; do manleres,
était, en outre, homme d’un grand esprit at tros bon‘httérateur, et,
sans étre considéré poets, il faisait fort souvent de-tres hons vers at
de charmants impromptus. Entre mille, j’en citeral‘un, éent sur le
feuillet d’un beau DV BARTAS de MDLxxxvnI, qu’il avert effort 6'
quelqu’un que je connais :
I’uisqu‘il to foul. encorc‘ 1‘) braillard artistique, ' .
Des vers sul‘ co bouquin, prcnds ga, c'cst undistiquol
Du restc, Victor Hugo l’a trouvé digne de ce nom, puisqu’il a pu
inscrire, a la premiére page d’un de ses ouvrages qu’111u1 ofl'rait,
e e dédicace :
c tit/tn poéle, man voz'sz'n. Au proscrz‘t, mon frére, d Kesler. » V. H.
Co fut donc dans ce salon de tupisserio que mon Introduction
aupres du grand homme out lieu. Cette piece, comme presque toutes
celles de la maison, mérite une description spécialc Elle est encore
aujourd'hui telle qu’olle était il y a vingt et quelques années. De
magnifiques tapisseries en recouvrent les murs, Ie plafond at J;-
qu’au parquet. L’une, entre autres, flamonde et de haute lice, t1 1:
toute la muraillo de droite; 0110 est admirablemont conservéo et
représente un paysuge 2‘1 vastc perspective, on chevnuchent un ca-
valier et une dame, suivis d’un piqueur sonnnnt de la tromp'e. Les
plans so dégradent jusqu’z‘i l’horizon en une série de petite Villages
at do collines aux tons gris infiniment variés et délioats, sous un.
ciel vaste et lumineux. Sur deux puns de muraille, qui encndrent
l'une des portes, deux autres tupisscries Louis XV, on pournnt dire
deux Boucher, représentent dos bcrgores en bel ajustement, non-
chalamment élemlues sous de grands arhres aux branches desquels
de longues guirlandes do flours s’enroulcut et tombcntjusqu’é. terre.
La merveille do co salon, c’est la cheminée, qui, dés l‘entrée,
s'impose aux regards du visiteur. Cette chemlnée, de faience
bleuc, aux arabesques capricieuses, est encadrée d’une Immense
boiserie sculptée qui tient touto la longucur de la piece at fait face
a la tapisserie principalo. 0n dirait un grand meuble flumand,
imposant déjo par son aspect monumental, un mcuhle colossalaveo
ohapitaux, entablements, corniches et oolonnes dens le style de la.
Renaissance. Par une fantaisie du Maitre, un mlroir convexe en

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